Edène Fawkes Admin
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| Sujet: ~ THERE'S FIRE IN MY HEART. Sam 24 Mar - 17:05 | |
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~ Pardon pour toutes ces fois où j'ai grossi mes problèmes, pour toutes ces fois où j'ai fait tourner le monde sur moi-même. TSFH ~ FORGOTTEN SEPTEMBER
Premier extrait du journal de Mary Hoffman. Je crois qu’ils sont partis. De ce que j’ai entendu, c’est le destin de tous les enfants d’Eagle Mountain. J’ai vu la tristesse dans les yeux de ma mère, la colère dans ceux de mon père mais ils n’y peuvent rien, ils ne peuvent pas refaire le monde ni même prétendre aller contre les lois. Je les regarde s’en aller à travers la fenêtre, je les vois me quitter pour de bon. Où vont-ils au juste ? Probablement se construire une autre vie, loin de moi, loin de tout ce qui risque de leur faire du mal. Les larmes coulent lentement sur mon visage. Je tente en vain de me ressaisir, serrant les poings, allant même jusqu’à enfoncer mes ongles dans la peau. Quand je baisse le visage vers ma main, celle-ci est ensanglantée et le premier réflexe qui me vient est d’appeler ma mère mais c’est impossible. Elle est déjà partie. Second extrait du journal de Mary Hoffman. J’en ai vu d’autres aujourd’hui. On s’est arrêté ensemble près du parc, pour regarder les gens passer. Nous n’avions pas besoin de prononcer un mot pour comprendre que c’était fini, que dès maintenant, il allait falloir se débrouiller par nous-mêmes. Dans un sens, c’est ce qui allait arriver un jour mais pourquoi aussi précipitamment, sans que l’on puisse décider de notre sort ? J’ai tourné la tête vers le garçon qui se trouvait à côté de moi. Il avait le visage fermé, emplit de douleur cependant ; je parvenais à le deviner sans aucun problème. Il devait avoir le cœur brisé. Quand il s’est retourné vers moi, il a simplement dit : « Je n’ai pas perdu autant que les autres. Ils n’étaient déjà plus là. » J’étais triste pour lui et cela devait se lire assez facilement dans mes yeux. Désolée qu’il n’ait pas eu le temps de connaître ses géniteurs, ni de partager un instant avec eux. Je passe ma main délicatement dans son dos. Ce geste me paraît naturel. De toute manière, qui allait nous demander de faire attention, maintenant, quand nous franchirons la porte de la maison ? Troisième extrait du journal de Mary Hoffman. Il n’y a plus personne, juste nous. Ils sont tous partis les uns après les autres, sans rien dire ; juste nous baisant légèrement le front ou bien la joue en signe d’adieu. Nous ne comprenions pas, mais nous faisions avec. Je ne vivais plus seule désormais. Trois autres jeunes sont venus me rejoindre et ainsi, les choses nous paraissent beaucoup moins compliquées. Nous parlons beaucoup ; que ce soit de nos peurs, de nos désirs, de nos rêves aussi. Mais aucun n’a eu dans l’idée de partir à l’aventure, comme si nous étions tous coincés ici et que nos envies étaient bloquées, restreintes au strict minimum. C’est peut-être mieux ainsi après tout. J’ai toujours eu peur du noir. | |
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